Gervais Martel - Daniel Percheron : le décryptage

Gervais Martel RC Lens 11
Très peu de réponses. Des interrogations, des hypothèses, oui. Le reste ? Je prends la plume sur MadeInLens. Pourquoi ? La simple envie d’exposer les faits de la soirée de ce jeudi, à Bollaert. Les exposer mais surtout tenter d’y voir plus clair. Où chacun se fera son avis.

En préambule, oui, j’ai pu accéder, avec certains confrères, à cette réception. Dans un premier temps, la presse fut invitée. Puis apparemment (je n’ai pas eu de communiqué de la Région) non conviée. Néanmoins, j’avais décidé de me trouver devant le stade Bollaert-Delelis, pour y détecter la moindre moustache azérie dans le coin. Finalement, un concours de circonstances m’a permis d’entrer. Avec l’accord de Daniel Percheron et sous validation de Gervais Martel. Le premier ne me connaît pas. Difficile d’évoquer un « choix » de sa part. « Il n’y a aucune raison pour que ça ne soit pas ouvert à la presse. Bien sûr que la presse vient », a confirmé Daniel Percheron. Voilà pour le préambule.

Le stade Bollaert-Delelis, un bien commun : 7 fois

Après un tour dans Bollaert, direction le 3e étage de la Lepagnot. Sylvain Robert et Michel Dagbert prennent la parole. Mais tout le monde attend les discours de Daniel Percheron et du président Martel.

Sans note, le patron de la Région s’avance. Un discours d’environ 15 minutes. Une érudition parfaite. Il connaît le RC Lens comme sa poche. Homme politique, certes, mais avant tout supporter. « Je ne suis personne ici, simplement un homme comme un autre, supporter », dira-t-il d’ailleurs après. Bref, Percheron raconte l’histoire de Bollaert, ses anecdotes - croustillantes - personnelles. Retour dans les années 60, 70, 80, puis le titre. Un passé glorieux. Fruit notamment d’un Lens « possédé » par le « public ». Public au sens large : entreprise publique, club public… Fruit d’une « gouvernance partagée » contre une « gouvernance plus solitaire » par la suite et ce fameux “foot-business”. Une argumentation parfaite pour défendre sa vision, son plan : cette coopérative d’intérêt collectif. Un message subliminal agrémenté d’une anaphore : « Bollaert est un bien commun ». Daniel Percheron l’a casée à 7 reprises.

Gervais Martel défend son bilan

Gervais Martel ne s’est pas fait prier pour répondre, avec son aisance habituelle, sa force de conviction, de persuasion, son charisme naturel. Il a, par moment, défendu son bilan depuis son retour : « Nous n'avons aucun crédit et aucune possibilité de découvert en banque. Nous avons de l'argent dans les caisses pour aller jusque la fin de la saison. » Il revient sur sa gouvernance plus solitaire soulignée par Daniel Percheron juste avant : « Pendant un an et demi, je me suis débrouillé tout seul. Tout seul. » On ne peut lui enlever ce mérite, au contraire. Depuis le printemps 2014, Gervais Martel ne compte plus ses heures à trouver une solution pérenne. « On va trouver », assure-t-il encore !

Battant, Gervais Martel l’est encore lorsqu’il évoque la Gaillette, centre d’entraînement qui a « sauvé » le Racing. « On l'a fait à la force du poignet. » L’emblématique patron lensois a également répété à 2 reprises « avec moi ou sans moi » en évoquant le futur. Un futur qu’il souhaite calme, serein. Difficile de parler de sérénité devant la tension certaine cachant ces différents discours. Et ce n’est pas Hafiz Mammadov qui va réunir Gervais Martel et Daniel Percheron.

Où est réellement Hafiz Mammadov ?

Le premier a indiqué la chose suivante concernant son associé : « Vous vous rendez compte de la difficulté où on peut se retrouver à donner des invitations fermes à des personnes qui ne viennent pas ? M. Mammadov savait qu'on avait recréé une nouvelle manifestation. Si on s'est réuni à 18h, c'est parce qu’il nous a demandés de faire cette réunion à 18h. » Ce n’est pas ce qu’il en ressort du président de Région : «Il est comme il est, il est fier de son pays. Il ne vient pas ce soir, parce que l’inauguration est annulée… »

« Hafka » aurait envoyé un sms à Daniel Percheron afin de s’excuser et de donner les raisons de son absence. « Le propriétaire, je ne le connaissais pas. Je l’ai rencontré une fois lorsqu’il est devenu propriétaire du club. Par conséquent, je suis allé le voir à Bakou, parce que le fait que M. Mammadov ne soit pas présent, voyant de mon point de vue, et le club de l’intérieur, que les relations se dégradaient. L’ambassadeur me l’a confirmé et m’a dit que, si je voulais renouer le dialogue, venez le voir, il vous recevra vous ! J’ai obtenu rendez-vous pour l’inviter à l’inauguration, ouvrir le capital du club. Il m’a dit “ok”. Et à ce moment-là, nous gouvernons normalement le club. Il m’a dit “ok”. Sa thèse est de faire confiance aux dirigeants. Par conséquent, le club fonctionne avec son accord. Il considère que la délégation de confiance est totale. »

Où en est-on donc réellement ? Qui dit vrai ? Qui se rapproche le plus de la vérité qui, on le constate bien, n’est pas la même selon les acteurs ? D’ailleurs, Jocelyn Blanchard, directeur sportif du club, se trouvait entre les deux. Indiquant que Mammadov était bien à Bakou mais qu’il n’a pu venir suite à l’annulation non annulée de la réception. Un mixte entre Gervais Martel et Daniel Percheron. Ce dernier s’est fendu d’une déclaration dans L’Equipe : « Je suis catastrophé du management et de l'alchimie du club. L'intelligence collective l'a quitté. » Le calme semble loin. Chacun se fera son avis…

Laurent Mazure


Commenter cette actualité (...)