Stade Rennais - RC Lens : le Racing voit rouge
Pour ce déplacement à Rennes, Antoine Kombouaré devait se priver de deux cadres du onze lensois : Ahmed Kantari qui purge son premier de ses trois matchs de suspension, Jérôme Le Moigne également suspendu pour accumulation de cartons jaunes. Et s'ajoutait également le forfait de Lalaina Nomenjanahary, indisponible sur blessure.
C’est donc avec un onze de départ remanié que les Sang et Or entament le match. Jean-Philippe Gbamin, en concurrence avec Dimitri Cavaré pour le poste de latéral droit, intègre la charnière centrale et Benjamin Bourigeaud remplace numériquement parlant le capitaine lensois, tandis que Dème N'Diaye est une nouvelle fois préféré à Adamo Coulibaly. Après quatre matchs sans victoire, les Lensois sont dans l’obligation de faire un résultat en Bretagne sous peine de voir la zone rouge dangereusement se rapprocher.
Des difficultés, mais des joueurs qui font bloc
L’entame de match est clairement rennaise. Les hommes de Philippe Montanier ont le monopole du ballon, tandis que les Lensois peinent à enchainer deux passes de suite. La première frayeur a lieu à la 7e minute de jeu, quand Doucouré d’une tête, suite à un excellent coup franc de Grosicki, oblige Riou à réaliser une belle parade. Une première intervention d’une longue série pour le portier lensois.
Incapables de s’organiser au milieu de terrain en l’absence de Jérôme Le Moigne, les Artésiens s’en remettent à la vivacité de Dimitri Cavaré sur le côté droit. Mais trop brouillon et souvent esseulé, le jeune latéral formé au club finit par se brûler les ailes dans ses raids solitaires. C’est ainsi que le danger provient de plus en plus du côté gauche rennais avec le duo M’Bengue - N'Tep. Et c’est sur un centre du premier cité que la plus franche occasion de la première période se produit à la 26e minute de jeu. Grosicki profite de l’excellent travail en pivot d’Hosiner pour tenter une frappe croisée qui s’échoue de peu sur la barre transversale d’un Riou logiquement battu.
La réaction lensoise est timide, auteur de deux bons débordements côté gauche, Dème Ndiaye pèche au moment de distiller un bon centre en direction d’un Yoann Touzghar bien esseulé au cœur de la surface de réparation lyonnaise. Et c’est finalement Riou qui est encore mis à contribution à deux reprises avant le retour au vestiaire, avec une belle sortie dans les pieds de M’Bengue, puis une horizontale sur une nouvelle tête d’un Doucouré particulièrement dangereux dans le jeu aérien. Ballotés, les Lensois tiennent le coup en raison d’une bonne solidarité et d’application de tous les instants.
En amélioration avant une ouverture du score fatale
Au retour des vestiaires, les Sang et Or semblent être revenus avec de bien meilleures intentions. Le bloc équipe est bien plus haut sur le terrain et le pressing plus intense dérange la première relance rennaise. Lens voit alors le danger s’écarter de ses buts et l’espoir semble permis de voir enfin les hommes d’Antoine Kombouaré mettre en danger Benoît Costil. Dème N’Diaye se procure alors une belle occasion à la suite d’un coup-franc tiré par Pierrick Valdivia, mais le Sénégalais décroise trop sa tête.
Et c’est finalement au moment où les Lensois semblaient faire jeu égal avec leur adversaire du soir que le pire se produit. A l’issue d’un contre rondement mené, N'Tep hérite du ballon à l’entrée de la surface de réparation lensoise, oublié par Dimitri Cavaré. L’international espoir a tout son temps pour enrouler une magnifique frappe du gauche qui vient nettoyer la lucarne opposée de Riou. Ce but est synonyme d’un vrai coup de massue sur la tête des Sang et Or qui se montrent, à la suite de cette ouverture du score, plus fébriles que jamais. Les pertes de balle se multiplient au milieu de terrain alors que les ailiers se montrent incapables d’éliminer leur adversaire direct. Rien ne semble présager un retour au score des joueurs de Gervais Martel qui apparaissent comme totalement carbonisés tant sur le plan physique que sur le plan mental.
Les entrées en jeu de Coulibaly, El Jadeyaoui et Guillaume respectivement au détriment de N’Diaye, Bourigeaud et Valdivia n’ont guère eu d’effet sur la physionomie du match. Ils n’aboutissent que logiquement à créer un véritable déséquilibre qui offre de belles opportunités aux Rennais pour tuer le match. Et c’est sur une énième perte de balle de la défense lensoise, que Doucouré servi dans le rond central, lance en profondeur l’inarrêtable Ntep qui élimine d’un crochet extérieur Riou avant de parfaitement redresser la course du ballon pour inscrire le second but rennais. La messe est dite et les carottes bien cuites pour des Lensois qui peinent à terminer le match, à tel point que le même Ntep aurait pu s’offrir un triplé sans la vigilance du portier artésien qui, une nouvelle fois, n’a pas grand-chose à se reprocher à l’issue de cette rencontre.
Au-delà de la mauvaise opération sur le plan comptable, les hommes d’Antoine Kombouaré poursuivent leur série négative de cinq matchs sans succès. Pour la première fois de la saison, le Racing s’incline avec plus de deux buts d’écart. Une défaite, la cinquième de la saison, qui est également synonyme de retour au sein de la zone rouge à la veille de la trêve internationale.
Bref, tout va mal pour les Lensois, tant au niveau sportif qu’en coulisses où les fonds promis à de multiples reprises par Martel tout au long de l’été sont toujours attendus. Et même si cette équipe démontre qu’elle a du cœur et que l’investissement des joueurs n’est pas à remettre en cause, le déficit en termes de qualité mais aussi en quantité est criant. Il semble plus que jamais urgent d’injecter du sang neuf dans ce groupe si l’ambition artésienne est toujours de se maintenir en Ligue 1.
Il est bien loin le temps où les dirigeants budgétisés une dixième place. Aujourd’hui, la dix-septième serait déjà un miracle sur le plan sportif, mais malheureusement une catastrophe financièrement parlant. Lens est définitivement dans le dur et les semaines à venir s’annoncent compliquées pour ses supporters.
RomainP
Commenter cette actualité (...)