La Parole à : Philippe Pernet, président du 12 Lensois
Après 14 ans à la tête du 12 Lensois, Didier Decoupigny n'a pas souhaité se représenter lors de la dernière assemblée générale de l'association des supporters du RC Lens. C'est désormais Philippe Pernet qui reprend désormais le flambeau, dans un contexte très difficile pour un public Sang et Or qui oscille entre déception et colère en raison des problèmes extrasportifs du club lensois et du retour quasi-inéluctable des joueurs d'Antoine Kombouaré en Ligue 2.
En exclusivité pour MadeInLens.com, le nouveau président du 12 Lensois s'est confié pour notre rubrique « La Parole à » évoquant ses nouvelles fonctions, mais aussi les problèmes du RC Lens.
Qu'est ce que cela fait d'être président du 12 lensois ?
« Pas grand chose, puisque cela fait tout de même quelques années que je suis dans l'équipe de direction du 12 Lensois. Être le numéro 1 me donne tout de même plus de responsabilités. Cela fait tout de même six années que je suis vice-président, à un niveau prés, je sais ce que c'est. Être président, c'est tout de même autre chose... »
Vous êtes désormais le numéro un...
« Bien sûr. Mais dans la vie associative, c'est comme dans la vrai vie : il faut savoir s'adapter. Nous avions mis en place un système de direction collégiale depuis des années. Je n'ai qu'à mettre mes pieds dans les traces de mon prédécesseur. Cela devrait rouler si je fais attention. »
Didier Decoupigny vous avait-il fait des confidences sur sa démission ou avez-vous été mis devant le fait accompli ?
« Non, l'idée de quitter le poste de président courrait depuis un bout de temps quand même. Il en avait assez. Il fallait qu'il franchisse le pas et qu'il se fasse remplacer. Au sein de l'équipe, nous étions trois à nous sentir capable de tenir le poste. Une petit réunion a abouti à ce que ma candidature soit finalement retenue. »
De quoi Didier Decoupigny en avait-il assez ?
« Un peu de tout, de cette ambiance autour du club, de cette communication. Il était un peu las, comme tous les supporters, de ne pas savoir ce qui se passe autour du club et de ne pas tout comprendre ce que le club annonçait. Du côté de l'information, le club n’explique rien. On ne sait toujours pas où le club va ! Et je crois qu'il n'y a pas grand monde qui le sait ! Je crois que depuis le début, un engrenage s'est mis en route et que plus personne ne maîtrise rien... »
Avez-vous rencontré Gervais Martel avant l'élection ?
« Je le savais à Bakou, il m'était donc difficile de le rencontrer. A l'issue du vote qui m'a amené à la présidence, nous nous sommes réunis. Nous avons décidé de demander un rendez-vous pour connaître les intentions du club non concernant. Nous allons tenter de nous rencontrer en mars. »
On dit toujours homme nouveau, idées neuves, y a-t-il des choses que vous souhaitez mettre en place ?
« On peut tout améliorer. Toutefois, il est difficile de de donner des lignes directrices pour l'avenir alors que l'on ne sait pas ce que nous allons devenir. À l'issue du championnat, quand nous connaîtrons notre destin, nous pourrons peut être avancer quelques idées. Pour l'instant, il est trop tôt ! »
Avez-vous senti des angoisses chez vos membres par rapport à l'avenir du RC Lens ?
« Tout le monde est inquiet : on sent l'angoisse chez tous les membres. De quoi sera fait l'avenir ? Depuis longtemps, l'incertitude a envahi tout le monde. Nous travaillons moins sereinement. »
Comment voyez-vous l'avenir des Sang et Or ?
« Je ne le sens pas. Je le souhaite très bon. Si nous avons de bonnes nouvelles sportives et extra sportives en fin de championnat, nous pourrons partir sur de nouvelles bases. »
Depuis quand êtes vous dans la direction du « 12 » ?
« Je suis entré au bureau dans les années 2000. Je connais donc tous les présidents de section. Nous les avons rencontrés lors de nos assemblées générales. Il ne faut pas oublier que je suis supporter et que j'ai fait des déplacements, que ce soit en France ou à l'étranger. J'ai donc rencontré tout le monde. »
Combien le 12 aujourd'hui compte-t-il aujourd'hui de sections ?
« Je ne connais pas le chiffre exact puisque nous avons officialisé lors de l'AG, les fermetures et les ouvertures de section. Nous avons encore reçu des demandes d'ouverture que nous devons officialiser. »
Vous êtes Boulonnais, l'ancien président de la section du Pullman. Comment s'organiser quand on habite à 100 kilomètres de Lens ?
« Il va falloir s'organiser. J'ai la chance de pouvoir m'appuyer sur Véro, notre permanente, un personne extraordinaire qui organisait déjà du temps de Didier Decoupigny beaucoup de choses. Je sais que je peux compter sur elle. Elle a toujours été le relais de l'association et je crois que cette manière de fonctionner lui va aussi. Mis à part des rendez vous particulier, je ne serai pas tous les jours à Lens. Je ne le peux pas... Je gère deux sociétés (une dans la boisson et l'autre dans la peinture) sur la côte et ne peut donc pas être partout. »
Vous êtes supporter lensois depuis votre enfance ?
« Oui, depuis longtemps. Je dois dire que j'entends beaucoup de personnes dire qu'elles se fatiguent d'aller à Amiens. Ce stade est loin, ce stade est froid... Le RC Lens n'a pas le même goût dans le stade de la Licorne qu'à Bollaert. Lens n'a pas eu vraiment le choix. J'ai espéré pendant longtemps que les travaux aient lieu comme à Marseille ou à St Etienne avec une tribune fermée après l'autre... Ce n'était pas possible compte tenue de l'ampleur du chantier et du délai nécessaire pour effectuer le travail. La décision a été prise tardivement. C'est cette décision qui nous a pénalisés. »
Quel est votre rêve en tant que président ?
« Je pense que je m'exprime en tant que représentant de tous les supporters. A ce titre, je souhaite revivre une campagne européenne. J'ai vécu les aventures des années 2000. C'était phénoménal. Je souhaite que notre club remonte au plus vite au sein des clubs qui comptent en Ligue 1. Lens n'est pas à sa place. »
Votre premier match à Bollaert date de quelle époque ?
« J'avais 5 ans, j'en ai 53, cela date un peu. Je n'ai plus le souvenir de la rencontre ni le score ni l'affiche. On me l'a dit... Dès ma jeunesse, on m'a mis à Bollaert et la passion demeure depuis. Je crois que l'on peut dire que je suis l'exemple vivant de ce qu'est un supporter lensois. Je suis de Boulogne, il y a un club pro à Boulogne, mais c'est le RC Lens que je vais voir. Je n'ai jamais eu aucune envie d'aller voir l'US Boulogne, même si le stade est à ma porte. Lens, c'est plus fort que moi, je suis attiré. »
Déjà quand vous aviez 5 ans, vous veniez de Boulogne à Lens ?
« Oui, je venais avec mon père. J'ai joué au football très tôt. Le football est devenu très vite ma passion, tant sur les terrains que dans les tribunes. »
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