La Parole à : Jimmy Adjovi Boco (1/2)
Cette saison, au travers de notre rubrique "La Parole à", MadeInLensvous propose régulièrement des interviews de personnalités qui nous apportent leur point de vue sur le Racing Club de Lens ou le football en général. Cette semaine, c’est une des grandes figures du RC Lens qui répond à nos questions : Jimmy Adjovi-Boco qui a solidement gardé le flanc gauche de la défense lensoise pendant six années, de 1991 à 1997.
Dans cette première partie, l’ancien défenseur nous parle de son après-carrière et en particulier de l’association Diambars qu'il a fondé avec l’ancien Lensois Bernard Lama, Patrick Vieira et Saer Seck.
Jimmy, cela fait plus de 15 ans que vous avez mis un terme à votre carrière pro, vous êtes encore installé dans la région ?
Oui toujours : j’ai un pied dans la région et un pied dans l’Oise. En 2000, j’ai créé l’association Diambars avec Bernard Lama, Patrick Vieira et Saer Seck, qui est un ami industriel dans la pêche et président de la Ligue sénégalaise de football professionnel. Le siège de l’association est à Arras, cela me permet de passer la moitié de mon temps sur une terre que j’aime.
Justement, parlez-nous de votre association ?
Cette association est née avec l’aide de la région Nord – Pas-de-Calais, de l’Etat français et de partenaires comme Air France, Adidas et d’autres. Dans cette structure de formation implantée au Sénégal, on fait du foot un moteur de l’éducation : le but, c’est l’éducation et le foot n’est qu’un moyen. Aujourd’hui, on a démontré que le projet était pertinent en créant un modèle économique qui permet à la structure au Sénégal d’être autonome. Cela passe par les indemnités de formation payées par les clubs quand les joueurs signent dans un club pro, mais aussi par la location des infrastructures pour des séminaires d’entreprises ou des clubs qui viennent en stage… Cela nous permet d’avoir une structure sur quinze hectares avec cinq terrains synthétiques et un terrain en herbe. On compte aujourd’hui 85 salariés et 127 jeunes entièrement pris en charge.
En fait, cela ressemble plus à un sport-étude qu’à un centre de formation ?
C’est entre les deux en fait parce qu’il y a six ans, on a fondé un club pro. On a fait trois saisons en deuxième division avant de monter. On a terminé vice-champion dès notre première saison en D1 puis champion la saison suivante.
Cette équipe est constituée uniquement de jeunes joueurs formés au sein de Diambars ?
Au départ, oui. Nous avons été champions avec des jeunes formés chez nous. Ensuite, comme beaucoup de joueurs sont partis, on a fait signer quelques joueurs venus d’autres clubs sénégalais pour maintenir un niveau intéressant et permettre à nos jeunes d’évoluer et de se développer.
Vous n’êtes implantés qu’au Sénégal ?
On a lancé en 2010 le projet en Afrique du Sud et les premiers jeunes vont sortir cet été après une formation de 4 ans.
Vous qui avez été capitaine de l'équipe nationale du Bénin, vous n’avez pas de projets au Bénin ?
Le Bénin fait partie des objectifs mais la situation est compliquée. On est allés faire une étude avec Jérôme Champagne pour relancer le football au Bénin. Nos recommandations ont été remises au président de la République.
Vous parliez tout à l’heure des joueurs qui avaient quitté Diambars. Quels sont ceux que l’on connaît en Europe ?
Une dizaine de joueurs évoluent en Europe : Pape Souaré et Idrissa Gueye au LOSC, Mour Samb un jeune qui évolue également au LOSC en CFA. Et puis il y a Saliou Ciss, l’arrière gauche de VAFC et puis un joueur à Genk, un autre à Sochaux et puis d’autres en Norvège.
Plusieurs joueurs de Diambars sont présents dans les clubs du Nord – Pas-de-Calais. Il existe une relation particulière avec la région ?
Le projet est né dans le Nord – Pas-de-Calais parce que Bernard Lama et moi y avons joué longtemps. Et puis la région Nord – Pas-de-Calais a une vraie histoire avec l’Afrique : c’est une terre d’accueil, une terre de solidarité. C’était pour nous l’endroit idéal pour enraciner un tel projet. Tous les ans, on organise une tournée avec nos jeunes qui viennent dans des familles d’accueil et, naturellement, les clubs de la région deviennent des terres d’accueil pour nos jeunes. On n’a absolument rien de signé avec aucun club mais, étant donné l’engagement de la région à nos côtés depuis le début, il est normal que les fruits de cette formation puissent servir à développer le football régional.
Lille, Valenciennes mais pas encore un jeune de Diambars au RC Lens ?
Non et pourtant Dieu sait que j’aimerais que ça se fasse ! Mais je ne suis pas à la tête du club. La seule chose que je puisse faire, c’est expliquer aux dirigeants qu’il y a du bon travail qui se fait là-bas et qu’il y a de bons joueurs. Mais moi, qui suis Lensois jusqu’au bout des ongles, j’aimerais qu’un jour un jeune porte le maillot du RC Lens parce que je sais qu’il vivrait un truc exceptionnel comme j’ai pu le vivre.
Dans la suite de l'entretien, Jimmy Adjovi-Boco nous parle de sa carrière au RC Lens et de son attachement à la région Nord - Pas-de-Calais ...
Propos recueillis par Samuel
MadeinLens tient à remercier Jimmy Adjovi-Boco
pour sa disponibilité et sa sympathie pour répondre à nos questions
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