Gervais Martel : « Aujourd'hui, on va réussir à nouveau »
Dans La Voix des Sports, Gervais Martel revient longuement sur son retour à la tête du RC Lens dans le costume de président, qu'il avait dû céder au début de juillet 2012, mais se veut aussi résolument tourné vers l'avenir avec l'arrivée d'Hafiz Mammadov comme investisseur et une solidité financière retrouvée, qui lui permet d'être ambitieux
- Votre retour aura tout de même été un événement majeur ?
« Oui et non. Je ne suis pas loin de penser d'ailleurs que c'est un non-événement, car j'ai toujours été sûr que j'allais revenir. Ç'a été un événement pour ceux qui doutaient ou qui ne voulaient pas que je revienne. Je savais que j'allais revenir. »
- On vous disait anéanti, ruiné même...
« La France est un grand pays de rumeurs. Maintenant, je suis déjà passé à autre chose. Même mon chien n'a pas été surpris de mon retour ! »
- Votre départ, en juillet 2012, avait tout de même secoué le petit monde du foot...
« On n'est jamais gai quand on quitte le RC Lens. Moi, je m'étais mis dans la tête d'assumer mes responsabilités. Dans une société, ce sont toujours les actionnaires qui ont le pouvoir. Je m'étais donc résolu à m'effacer. Quand j'ai dû vider mon bureau avec ma fille, j'ai eu mal au cœur, oui. Mais je suis toujours venu à la Gaillette. Luc Dayan et Michel Faroux ont toujours été corrects avec moi. J'avais gardé les mêmes places au stade et le dimanche, il m'arrivait de venir au décrassage. C'est marrant, à chaque fois que je passais dans le secteur, ma voiture tournait à droite à la Coulotte (carrefour d'Avion). Elles sont terribles, les autos ! »
- Selon vous, est-ce une sanction logique d'en être arrivé là ?
«Oui. Au moment où il fallait réinvestir un peu d'argent dans trois ou quatre joueurs et en faire partir quelques uns qui n'avaient pas une bonne mentalité, lors de notre remontée, on n'a rien fait. Du coup, ç'a coûté une tonne d'argent ensuite. Quand on ne veut pas avancer, on va dans le mur ! Un club de foot ne peut pas être géré sans prendre des risques. J'avais réussi auparavant en prenant des risques. Aujourd'hui, on va réussir à nouveau. On a une solidité financière qui va nous permettre d'avancer. Mais le foot est devenu compliqué. On l'a vu avec ce qui est arrivé à nos amis Lillois avec Thauvin. On va continuer sans faire de folies. Hafiz Mammadov ne veut pas verser dans la démesure. »
- Qu'allez-vous faire ?
« Qu'Hafiz soit devenu actionnaire majoritaire est déjà très bien. Ça va nous assurer une stabilité financière. Pour valoriser notre centre de formation, favoriser les échanges avec Bakou, peaufiner nos plans avec l'équipe première. Si Hafiz Mammadov est venu à Lens, c'est parce qu'il a senti un fort potentiel dans le club. Le but est de pouvoir garder nos jeunes, tout en faisant des renforts judicieux. Mais, à Lens, on ne partira pas sur des chiffres astronomiques.
Contrairement à ce qui a été dit, je n'ai jamais offert un salaire supérieur à 150 000 euros par mois à un joueur. C'est une belle somme mais aujourd'hui il y a plein de joueurs qui gagnent beaucoup plus ! Jusqu'à 2007, on n'a jamais perdu d'argent à Lens. On a commencé à en perdre avec nos relégations, c'est ce que je me reproche. »
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