Vladimir Smicer et son mariage durant l'Euro 1996

Vladimir Smicer RC Lens
Durant l'Euro 1996 en Angleterre, la République Tchèque avait été la sensation du tournoi, parvenant jusqu'en finale. Mais pour Vladimir Smicer, c'était aussi une bonne surprise car l'ancien Lensois avait prévu de se marier entre la fin de la phase de poule et la reprise de l'entraînement avec le RC Lens, qu'il rejoignait lors du mercato.

Pour L'Equipe, l'attaquant passé chez les Sang et Or revient sur cet épisode mémorable, lié notamment à la victoire en demi-finale contre l'équipe de France.

Personnellement, vous avez vécu une histoire invraisemblable : vous aviez programmé votre mariage durant la compétition.

« Quand la composition de notre groupe est sortie, je ne pensais pas qu'on irait si loin ! Alors j'avais programmé mon mariage le 21 juin, deux jours après la fin du dernier match de groupes, en prévoyant quand même une autre date, une semaine après. Le créneau était court, car la reprise avec Lens était fixée au 5 juillet. Quand j'ai marqué le but égalisateur face aux Russes, les autres joueurs m'ont dit : "Vladi, tu ne veux pas te marier, c'est pour ça que tu as marqué ! On va aller jusqu'en finale.'' J'ai donc repoussé au 28 juin. Mais après notre qualification contre le Portugal (1-0, le 23 juin, grâce au fameux lob de Poborsky), je suis allé voir le sélectionneur. L'info du mariage avait commencé à filtrer dans les journaux tchèques. J'ai dit à Uhrin : "Coach, je sais que c'est bizarre, mais je n'ai plus de date disponible. Qu'est-ce qui se passe si on se qualifie face à la France en demi-finales ? Je peux faire l'aller-retour à Prague ?'' Il m'a répondu : "Si on bat la France, tu peux faire tout ce que tu veux !'' »

Et vous éliminez les Bleus d'Aimé Jacquet le 26 juin (0-0, 6-5 aux t.a.b.)...

« Une société financière (Iceberg) m'avait envoyé un jet privé, elle voulait profiter de l'occasion pour se faire de la pub. Je suis parti le jeudi 27 au soir, je me suis marié à Prague le lendemain à 11 heures, j'ai dit "oui", le repas s'est déroulé et, à 16 heures, je repartais en Angleterre. C'était unique, il y avait au moins 15 000 supporters sur Staromestske namesti(la célèbre place de la Vieille-Ville, au coeur de la capitale tchèque). Quel cirque ! Il y avait plein de journalistes, tout le monde voulait voir la cérémonie ou nous approcher, sans aucun dispositif de sécurité. Du coup, j'ai passé ma nuit de noces avec Patrik Berger, à Londres, puisque nous partagions la même chambre. On n'arrêtait pas de me dire : "Mais tu sais combien de filles rêveraient de passer cette nuit-là dans la chambre de Berger ?"(Rire.) Après coup, Uhrin m'a quand même dit que mon mariage m'avait peut-être coûté ma titularisation en finale face aux Allemands (il est entré à la 88e à la place de Poborsky. Oliver Bierhoff a marqué le but en or en prolongation, à la 95e). »


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