Julien Sablé : « À Lens, je me suis embourgeoisé »

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Dans L'Equipe, Julien Sablé revient sur son départ de Saint-Etienne pour le RC Lens à l'été 2007 et sur ces années difficiles en Artois, où l'ancien milieu de terrain lensois a rarement montré son véritable niveau mais qui lui ont permis d'apprendre énormément de ses erreurs.

Le tremplin vers le très haut niveau, vous l'avez manqué à Lens ?
- J'avais alors l'ambition de jouer pour l'équipe de France. Deux ans avant, j'avais été pré-convoqué (*). On me recrute (en 2007) en me disant qu'on joue le titre (Lens est descendu en L 2 en fin de saison). Je pensais qu'en partant dans une grosse équipe, j'allais réussir. Mais à Lens, j'ai pensé plus individuel que collectif. Ça n'allait pas. Je ne suis pas un joueur égoïste, je suis un joueur de l'ombre. Mes meilleurs matches sont ceux où on ne me voit pas. À Lens, je me suis embourgeoisé.

Embourgeoisé ?
- J'avais un très beau contrat. Je pensais plus aux à-côtés… J'étais plus concentré sur le côté bling-bling du footballeur que sur le foot. Mais quand tu t'éloignes du terrain, la sanction vient d'elle-même. J'ai été moins besogneux alors que c'est ce que je suis : je suis au service des joueurs talentueux offensivement et je dois me sacrifier pour les défenseurs. Quand Élie Baup est arrivé à Saint-Étienne, il m'a fait jouer plus haut et j'ai marqué pendant deux saisons (5 buts en 2004-2005, 4 en 2005-2006). Cela m'a mis le doute : je suis peut-être un joueur offensif ? Mais je n'ai pas le talent pour ça. Ça a faussé mon état d'esprit. Robert Nouzaret (son premier entraîneur à Saint-Étienne) m'a toujours dit que j'étais un ouvrier du football au service des architectes et que le jour où je l'oublierais, je me ferais rattraper par la patrouille… Je prends beaucoup de notes, et cette note-là, à chaque fois que je la ressors, je me dis qu'il avait raison.


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