Eric Carrière estime que la France peut renverser la vapeur

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Dans une interview très intéressante donnée au site de France Football, Eric Carrière explique comment les Bleus, en changeant leur attitude tactique, peuvent inverser la tendance et se défaire de l'Ukraine mardi au stade de France.

«Eric, l’équipe de France peut-elle remonter son handicap et se qualifier pour le Mondial, sachant que remonter deux buts n’a jamais été réalisé en zone Europe ?
L’Ukraine ne nous avait jamais battus aussi… Bien sûr que c’est faisable. Si on nous avait demandé avant ce match aller «est-ce réalisable de battre l’Ukraine au moins 2-0 ?», on aurait répondu «oui». Donc, je pense fortement que c’est faisable. La seule chose, c’est qu’il y a une mauvaise donnée psychologique avec la perte de ce premier match et la manière dont on a perdu.

Que faut-il changer ?
Ce sont surtout les attitudes et notamment au niveau tactique. Didier Deschamps avait sans doute peur de se faire contrer à l’aller donc les latéraux ne sont pas montés et n’ont pas dédoublé. Pareil pour les deux milieux défensifs. Que ce soit Pogba ou Matuidi, ils aiment bien se projeter vers l’avant – alors, pas les deux ensemble évidemment – et ça permet d’apporter du surnombre dans certaines zones. Je ne suis pas trop inquiet là-dessus car ils vont être dans l’obligation de le faire. Autant au match aller, il y avait la peur de se faire contrer, autant là, il y a 2-0 pour les autres. Il va falloir organiser la façon dont on va se «déséquilibrer». Pour gêner l’adversaire, surtout quand il est plus fort que toi dans les duels, il n’y a pas plusieurs solutions. Oui, on peut avoir plus d’agressivité comme je l’ai beaucoup entendu. Mais surtout, il faut être plus malin. Si tu as plus fort que toi dans les duels, il faut dézoner, amener du surnombre dans certaines zones, mettre en difficulté tactique l’adversaire.

Matuidi et Pogba jouent en club avec un milieu à trois…
Il y avait un milieu à trois là aussi (Les Bleus étaient organisés en 4-2-3-1 mais avec un Nasri jouant bas). S’il y en a qui se projette vers l’avant, il y en a un qui reste et devient la sentinelle. Donc, ça ne change pas grand-chose. C’est l’avantage quand tu as un milieu plutôt défensif qui se projette vers l’avant, il est rarement pris car, pour l’adversaire, c’est un joueur qui arrive en plus de ce qui était prévu au niveau tactique défensive. C’est pour ça que dans beaucoup d’équipes arrivant à créer des déséquilibres, il y a ces surnombres. Sinon, tu donnes sur un côté à Ribéry ou à Rémy, tu attends qu’ils jouent à un contre un ? T’essaies d’avoir Giroud dans le domaine aérien ? Bon… Nasri a eu des difficultés à s’exprimer au milieu… Donc, tu ne poses pas de problèmes à l’adversaire.

Alors que…
Alors que, si tu as un joueur qui se projette de l’arrière comme devront aussi le faire les latéraux, quels qu’ils soient, là tu poses des problèmes. Un Ribéry, si tu lui donnes le ballon comme sur le match aller, tu le laisses en un contre deux voire trois, tu lui donnes le ballon et tu dédoubles, tu joues en deux contre deux et ce n’est plus pareil. Et ça veut dire aussi que peut-être tu vas laisser Ribéry en un contre un, pour rentrer à l’intérieur par exemple. A ne pas prendre de risques – à 0-0 ça ne posait pas de problèmes – on s’est fait prendre à notre propre jeu.


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