Warmuz : son parcours avant Lens

Après Eric Carrière en janvier, c'est au tour de Guillaume Warmuz d'être l'objet d'une interview de Bastien Kossek qui gère l'excellent site Hors-Format.net. Au cours de cette interview, "Gus" revient notamment sur ses débuts au football et son adolescence, à l'INF Vichy puis à l'Olympique de Marseille.

Vos débuts, vos premiers ballons, vous les frappez dès l’âge de six ans, à Blanzy. Le foot a-t-il été un hasard ?
Non, ce n’était pas un hasard puisque mon père a été gardien de but. Je l’ai suivi sur tous les terrains où il a évolué, jusqu’en division d’honneur. Et j’ai commencé à taper dans le ballon à son contact, comme beaucoup d’enfants, à cet âge-là.

Un an après vos débuts, on vous change de poste pour une raison très simple…
(sourires) C’est vrai. Non pas que j’étais le meilleur, mais j’étais le plus grand. C’était une période durant laquelle on prenait beaucoup de buts. Et le fait que j’aille dans le but n’a pas beaucoup changé cela. Mais ça m’a plu et j’y suis resté.

Tout est rapidement devenu plus sérieux. A douze ans, vous passez à trois, quatre entraînements par semaine dont un entraînement spécifique à votre poste. C’est l’âge où faire de cette passion votre métier est devenu une certitude ?
C’est quelque chose qui a mûri vers l’âge de quatorze ans. J’ai rencontré Monsieur Larièpe (NDLR : Christian Larièpe, ex-technicien à Nantes et Saint-Etienne ; aujourd’hui en Russie) qui avait le rêve, plus jeune, de devenir professionnel. Malheureusement, ses parents ne l’avaient pas laissé tenter sa chance à Montceau-les-Mines, qui était alors en troisième division. Il avait une grande frustration par rapport à cet épisode. Il l’a transformée en une volonté positive envers notre équipe qui évoluait en cadet à Blanzy. Il a pris cela très au sérieux et les entraînements se sont intensifiés. Nous avons alors remporté un tournoi international et sommes devenus champions de Bourgogne devant l’AJ Auxerre de Guy Roux. Le petit club de Blanzy qui s’imposait devant le grand club d’Auxerre, c’était assez exceptionnel.

Certains de vos coéquipiers ont-ils suivi votre trajectoire, ensuite ?
Oui. Nous avons été quatre à passer professionnels.

Vous évoquez Christian Larièpe. Quel rôle a-t-il joué, spécifiquement, auprès de vous ?
Il m’a dégrossi. Le gardien de but était un joueur à part avec des collants, des rembourrages. Il m’a fait enlever tout ça. Il m’a permis de me libérer, de prendre confiance en moi. Il m’a appris la fonction de gardien et m’a donné les capacités de devenir meilleur au niveau technique, grâce à des charges de travail importantes. Il m’a également insufflé un état d’esprit de compétiteur. Il y a eu une vraie progression et nous avons pris conscience, ensemble, de mes possibilités.

Vous avez poursuivi cette progression en rejoignant l’INF Vichy, devenu aujourd’hui l’INF Clairefontaine. Vous y avez notamment remporté la Coupe Gambardella.
Aujourd’hui, l’INF s’occupe de la pré-formation des joueurs entre quatorze et seize ans, mais, à l’époque, cela allait de seize à dix-neuf ans. Dans les clubs, la formation n’était pas aussi importante qu’elle l’est aujourd’hui. De ce fait, l’INF Vichy était, en quelque sorte, un laboratoire. On y formait, certes, des joueurs, mais aussi des hommes. J’y ai beaucoup appris techniquement et humainement, ce qui a été déterminant pour la suite de ma carrière.

A l’âge de dix-huit ans, vous rejoignez l’OM de Bernard Tapie.
Suite à la victoire en Gambardella en 1988, Michel Hildalgo, débauché de la FFF par Bernard Tapie (NDLR : En 1986, Hidalgo, alors DTN avait rejoint le poste de manager de l’Olympique de Marseille), cherchait un gardien suite à quelques bouleversements, un jeu de chaises musicales à Marseille. Gérard Banide venait de se faire éjecter après deux journées. Gérard Gili, en charge du centre de formation, avait alors récupéré le poste vacant. Et Henri Stambouli, le deuxième gardien de l’époque, avait pris en main l’équipe du centre de formation, laissant la place de numéro deux libre dans la hiérarchie. Hidalgo m’avait vu jouer et souhaitait me faire signer. Il avait fait une demande de dérogation auprès de la Fédération qui avait l’acceptée. C’était au tout début de Clairefontaine, le château était d’ailleurs en travaux. Il est venu nous rencontrer, mes parents et moi, et l’aventure marseillaise a débuté.

Photo :Hors-Format.net


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