1998-1999 - Lensois en Ligue des Champions : « But alors you are french ? »
Tout juste auréolé de son titre de champion de France en 1998 le RC Lens a écrit, il y a 20 ans, une autre des grandes pages de son histoire plus que centenaire : un parcours en Ligue des Champions.
Un parcours jalonné de matchs mythiques dont, notamment, une victoire à Wembley contre Arsenal et dans lequel MadeInLens.com vous propose de vous replonger au travers d'une série d'articles en retraçant les moments clés.
Pour ce deuxième épisode de notre série « Lensois en Ligue des Champions », revenons sur la première rencontre des Sang et Or dans cette Ligue des Champions, à Bollaert contre Arsenal.
L’aventure commence !
Le Racing est tombé dans un groupe hétérogène (groupe E) dont le grandissime favori est le club entraîné par Arsène Wenger avec sa colonie d’internationaux français : Arsenal. Les deux autres adversaires des Sang et Or paraissent un peu plus abordable à première vue : le Dynamo Kiev et le champion de Grèce, le Panathinaïkos...
Mercredi 16 septembre 1998 : Lens - Arsenal 1-1 (0-0)
Les lensois ont l’honneur de démarrer cette campagne européenne en accueillant le plus français des clubs anglais, à savoir Arsenal. Pour cette opposition aux allures de match de gala, le Racing se présente dans une composition assez surprenante mais imposée par les blessures et les états de forme disparates des uns et des autres. Au final ne sont alignés que 6 champions de France : Guillaume Warmuz dans les buts, Éric Sikora et Frédéric Dehu en défense, Mickael Debeve au milieu puis Tony Vairelles et Vladimir Smicer devant. Ernest Etchi, Alex Nyarko, Stéphane Dalmat et Pascal Nouma, tous nouveaux arrivants dans le nord, complètent la formation dirigée par le Druide.
En face, c’est du lourd. Une défense 100% anglaise rodée aux joutes européennes avec l’emblématique capitaine Tony Adams, un milieu de terrain hyper complet où on retrouve notamment deux récents champions du monde (Emmanuel Petit et Patrick Vieira) et un trio de feu composé de Nicolas Anelka, Mark Overmars et du génial Dennis Bergkamp.
Ce n’est pas David contre Goliath mais nous n’en sommes pas loin. Heureusement, Bollaert va gronder et aider le Racing à résister face à l’ogre anglais. Devant un peu plus de 33 000 spectateurs, les lensois tentent de prendre le jeu à leur compte face à des adversaires expérimentés et sûrs de leur force. Stéphane Dalmat et Tony Vairelles tentent de secouer le cocotier anglais mais en face Keown et consorts ne tremblent pas. A chaque perte de balle artésienne, le trio Petit-Viera-Parlour fait étalage de toute sa classe pendant que Nicolas Anelka multiplie les appels de balle en profondeur. Heureusement, à chaque fois qu’une brèche s’ouvre dans la défense lensoise, Frédéric Dehu, impérial, joue les pompiers de service.
C’est ainsi que les deux formations rentrent aux vestiaires sur un score nul et vierge. Mais au retour des vestiaires, les hommes d’Arsène Wenger passent à la vitesse supérieure. Le Racing est submergé et c’est tout naturellement que Marc Overmars, pile électrique hollandaise, ouvre le score sur une superbe ouverture d’Emmanuel Petit (0-1 51e). Les lensois n’ont pas les armes techniques pour réagir à cette belle mécanique anglaise. Heureusement, Overmars, encore lui, frappe sur le poteau d’un Guillaume Warmuz totalement battu sur le coup (56e).
Alors que les nordistes auraient déjà dû être KO, ils sont encore en vie. Éric Sikora, sur un coup franc millimétré, trouve la transversale de Seaman (70e). Arsenal ne tremble pas et un deuxième but semble inéluctable. Nicolas Anelka a l’occasion à plusieurs reprises de mettre son équipe à l’abri mais échoue à 4 reprises ! (76e, 83e, 84e et 89e). Overmars, lui, touche la barre de Guillaume Warmuz (90e).
Finalement, alors qu’on se disait dans les travées de Bollaert qu’une défaite par un but d’écart était un moindre mal, le miracle allait se produire. Sur un corner bien frappé par Daniel Moreira et une déviation de la tête de Frédéric Dehu, Keown et Tony Vairelles, dans un même élan, propulsèrent le ballon dans les buts d’un Seaman médusé (1-1 93e). « Pas mal pour un début » titrait l'Équipe le lendemain du match. Arsenal devait quand même se demander comment ne pas être reparti avec la victoire. Mais les lensois ont eu le mérite et les ressources mentales pour arracher ce premier point dans une campagne européenne qui s’annonce haletante.
Nicolas Zatti
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