Gervais Martel : « La confiance ne reviendra qu'avec des actes »
Après plusieurs semaines de silence, Gervais Martel reprend la parole et se livre dans une interview accordée à L'Equipe et à La Voix du Nord, où le président du RC Lens aborde notamment les rumeurs de complots contre lui lancées par Guy Delcourt, mais aussi ses liens avec Hafiz Mammadov et le problème de sa crédibilité entamée cette été par des annonces qui ne se sont pas vérifiées.
Dans La Voix du Nord :
- Gervais Martel, vous ne souhaitiez plus parler publiquement tant que la situation du club n’était pas éclaircie, pourquoi le faire aujourd’hui?
« Je voulais faire le point sur la situation. Des choses ont été dites, interprétées et elles me semblent graves. Je n’ai jamais refusé de parler à personne. À un moment donné, j’ai dit des choses qui étaient vraies et on m’a traité de menteur. J’ai été échaudé trois fois… »
- Mais vous comprenez qu’à force de dire « l’argent va arriver » alors que ce n’est pas le cas, votre crédibilité soit entamée ?
« Oui, je l’ai dit plusieurs fois, et cela m’est retombé dessus. Pourtant, je n’ai dit que la vérité. Les ordres de virement, je les ai, la preuve est là. Mais à chaque fois, cela a bloqué. Je comprends que les supporters puissent avoir des doutes. Et cette confiance perdue, il n’y a que par les actes qu’on la retrouvera. »
- Ces supporters vous les avez reçus, vous sentiez le vent de la colère ?
« J’ai répondu à leurs questions et je trouve légitime qu’ils s’en posent. Je veux que les gens gardent confiance. Si j’ai une inquiétude aujourd’hui, elle est sportive. Le staff et les joueurs font un travail remarquable, mais on sait tous que ce sera trop court sur une saison pleine. Ça oui, ça m’empêche de dormir. Mais je n’ai aucune inquiétude sur l’avenir financier du RC Lens. »
Dans L'Equipe :
Guy Delcourt, député PS et ancien maire de Lens, a évoqué un complot au sein du club, entretenu par Mammadov et dont vous seriez la cible.
– Si Hafiz Mammadov voulait me virer, ça lui prendrait une minute. Tout le monde sait que le RC Lens est une fenêtre médiatique extraordinaire dans le département et la région. Cela ne justifie pas que l'on parle de complot. Hafiz peut me changer tout de suite, il n'a pas besoin de ça. Et si quelqu'un veut mettre 50 M€ et prendre ma place, je la lui laisse volontiers.
Qu'avez-vous expliqué aux supporters lensois du “Collectif Lens 2.0” (un groupe indépendant de supporters, actif sur les réseaux sociaux) que vous avez reçus cette semaine ?
– Ils m'ont interpellé, posé des questions et je leur ai répondu. Je ne me cache pas. J'ai annoncé à trois reprises la vérité sur des ordres de virements bancaires, documents à l'appui. Mais l'argent n'est pas arrivé. Et on m'a, à l'époque, traité de menteur.
Mais vous n'êtes plus crédible aux yeux des gens. Comment retrouver leur confiance ?
– La confiance ne reviendra qu'avec des actes. Ce ne sont pas quarante personnes qui vont faire bouger les choses. Hafiz était de bonne foi. Nous avons conservé cette complicité. Il connaît un problème ponctuel. Je suis là pour assumer. C'est très pénible sur le plan sportif. Mais la situation est beaucoup moins préoccupante à moyen terme sur le plan financier. »
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