Gervais Martel : Hafiz Mammadov, « c’est le destin »

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De nouveau président du RC Lens, Gervais Martel a réussi son pari de revenir à la tête de son club de coeur, un an après avoir dû céder sa place au Crédit Agricole Nord de France. Mais cela a été rendu possible par l'aide de son partenaire azéri, Hafiz Mammadov. Dans un long entretien accordé à France Football, Gervais Martel se livre son son associé, véritable passionné de football, et sur ce qui a permis au président lensois de convaincre son partenaire azéri d'investir avec lui au RC Lens.

[...] Parce que vous aviez déjà rencontre Hafiz Mammadov ?

« Oui. Je l’ai rencontré pendant mes vacances à Cannes, en août 2012. Un copain qui le connaissait m’a dit : « Il y a un gars qui est fondu de football, je lui ai parlé de toi. Si tu veux, on se retrouve à 21 heures ce soir. » Avec Hafiz, on a sympathisé tout de suite, on a parlé football jusqu’à point d’heure. Je devais rentrer de vacances le 14 août, mais j’ai prolongé pour rester avec lui. On se voyait tous les jours à Cannes. Ça n’arrive pas par hasard un truc comme cela. C’est le destin. »

Il est comment ce Hafiz Mammadov ?

« Très simple. Un jour, on regarde un match de Lens ensemble. Mais on finit par perdre à la maison… A la fin, il me dit : « The public good, but the team… ». C’était drôle. Hafiz, il est dans le décalage horaire dans le sens propre comme dans le sens figuré. Un jour, il veut m’emmener voir un match à Barcelone (le match aller de la Supercoupe d’Espagne) programmé à 22 heures. A 19 heures, on était encore à Cannes en train de discuter. Je lui dis qu’on n’y arrivera jamais. Mais lui est tranquille et, finalement, tout est calé, on part en jet, on a les places, on débarque cinq minutes avant le coup d’envoi. Parfait. Ce soir-là, au stade, on croise un mec de Lyon qui me reconnaît, il me demande si on peut prendre une photo, et c’est Hafiz qui l’a faite ! C’est fabuleux. C’est un mec simple, ouvert. Un gars avec beaucoup de respect. Pareil pour son pays. Pour valider la collaboration avec Lens, il a demandé à l’Etat azerbaïdjanais. C’est une des personnalités les plus importantes du pays. Il veut que l’image de son pays rayonne dans le monde. »

Quand êtes-vous allé en Azerbaïdjan pour la première fois ?

« Début septembre 2012, avec Olivier Dacourt, Jean-Pierre Papin et Jocelyn Blanchard. Ils sont venus avec leurs maillots. On avait une crédibilité. Après, à chaque fois que j’y suis retourné, Jocelyn m’a accompagné. Didier Roudet est venu aussi, de même que mes avocats de chez Clifford Chance, Yves Wehrli et Laurent Schoenstein. Maintenant, c’est facile, j’ai un visa permanent ! »

C’est comment Bakou ?

« Tu tombes par terres. C’est Dubaï ! »

Il connaissait un peu le foot français, ce Mammadov ?

« Mieux le foot espagnol, mais ouais… Il avait reçu Michel Platini à Bakou. C’est là-bas que la France est devenue championne du monde des U17 chez les filles. Mais c’est vraiment un dingue de ballon. Il a envie de s’investir à fond. Avec les jeunes notamment. Il me demande souvent : « C’est qui ton meilleur jeune, Gervais ? » Quand je lui réponds qu’untel est sollicité par l’Inter Milan, il me dit tout de suite : « No » ! »

Il a vraiment été facile à convaincre ?

« On a le musée du Louvre, la région du Pas-de-Calais est la plus jeune de France, Londres n’est pas loin… Il y a quelques clignotants qui m’ont aidé… C’est pour ça que j’ai gardé espoir. Quand je lui ai envoyé la photo de moi en train de remettre le maillot du RC Lens à François Hollande au Louvre, alors que je n’étais plus président, il a apprécié… Sa femme, c’est la sœur de la femme du président de l’Azerbaïdjan. Elle adore l’art… »

D’autres points communs avec Bakou ?

« Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et nous, dans le Nord, on vient d’y entrer pour les mines. Ils sont passionnés d’art et nous on a le musée du Louvre. On a fait un petit rapprochement entre les mines, richesse de la région, et le pétrole, richesse de l’Azerbaïdjan. »


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