Stade Bollaert-Delelis : une rénovation a minima et décevante ?
Pour accueillir l'Euro 2016, le stade Bollaert-Delelis va être rénové. Mais le projet, dont le coût est descendu à 70 millions d'euros hors taxes et ramènerait la capacité de l'enceinte lensoise à 35 000 places (un chiffre de 39 000 places est aussi évoqué), suscite de plus en plus la controverse chez les supporters du RC Lens. D'après les dernières informations (Lire l'article : Un nouveau permis de construire pour le stade Bollaert-Delelis), le nouveau permis de construire du stade a été déposé. Le budget de la rénovation passe ainsi de 100 à 70 millions d'euros hors taxe. Et pour ne pas dépasser cette enveloppe, des choix ont dû être faits.
La tribune Xercès pas agrandie. Une capacité ramenée à 35 000 places ?
Le projet prévoit notamment la création d'un parvis accessible au public tout autour de l'enceinte, la reprise de l'habillage de toutes les tribunes, la modernisation et l'amélioration de la Lepagnot, le remplacement de l'ensemble des sièges, une toiture recouvrant toutes les places, de nouveaux espaces de restauration dans les sous-tribunes et la mise aux normes LFP et UEFA. En revanche, la tribune Xercès, tribune la plus basse du stade qui devait initialement être reconstruite afin de la remettre au même niveau que les trois autres, ne sera finalement pas modifiée. Par conséquent, le stade ne se trouvera pas agrandi et, en raison des normes imposées par l'UEFA, la capacité devrait descendre à environ 35 000 places assises aux normes UEFA. Ou comment rénover pour moderniser le stade certes mais en perdant des places
L’avis de Morgan : une rénovation décevante.
Sur les sites lensois et les réseaux sociaux, une partie (une majorité ?) des supporters lensois n'hésite pas à critiquer le projet. Les expressions de « rénovation au rabais ou à minima » fleurissent en commentaires des articles évoquant le sujet. Une pétition contre le projet a également été lancée il y a quelques mois. Leurs initiateurs évoquent aussi un problème de visibilité. Les spectateurs placés dans les derniers rangs des tribunes Delacourt et Trannin auraient dans leur champ de vision la toiture allongée de la Xercès non rehaussée. A la vue de ces éléments, une question se pose : le projet dont la Région est désormais maître d'œuvre, a-t-il été bien pensé ?
Pour mettre en perspective le projet de rénovation du stade lensois, les sceptiques évoquent l'exemple du stade Geoffroy-Guichard à Saint-Etienne qui ressemble sur le plan architectural à Bollaert. Le coût du projet stéphanois est inférieur à celui du projet lensois (65 millions d'euros TTC contre 70 millions hors taxes à Lens) et pourtant, le chaudron stéphanois va voir sa jauge passer de 33 500 à 40 000 places. Pour se faire, la tribune Paret a été agrandie et rénovée et trois des quatre angles du stade vont être remplis en partie par de nouveaux gradins. Cette option de « boucher » les angles pour gagner des places n'est plus d'actualité dans le projet lensois et l'agrandissement de la Xercès est donc abandonné...
Au final, les supporters lensois pourraient garder un souvenir amer de la rénovation du stade Bollaert-Delelis qui apparaît sinon au rabais (le budget de 70 millions d'euros reste conséquent), pour le moins décevante.
L’avis de Doms : un projet vidé de sa substance
Au tout départ, on parlait de 120 millions d'euros pour ce projet et tous – direction du RC Lens et politiques locaux – insistaient sur le fait qu'il fallait absolument refaire le stade. Cela concernait non seulement le toit mais aussi l’agrandissement et la mise à niveau la tribune Marek-Xercès, la création des loges et des coins restaurations, du retrait des poteaux qui gênaient, de la fermeture des angles. Certains évoquaient même la possibilité de faire un toit couvert, d'un hôtel ou encore d'un casino car il fallait trouver de nouveaux revenus pour le RC Lens.
Mais jamais il n’a été question de réduire le stade de 6 000 places. On nous disait que la rénovation du stade Bollaert-Delelis était nécessaire car il en allait pratiquement de la survie du club, de son avenir, qu'il fallait prendre « le bon wagon ». Puis les ennuis ont commencé et le projet s’est vu progressivement réduit à 100 millions d’Euros. Pour y parvenir, on a commencé à le vider doucement de sa substance pour, au final, aboutir à 70 millions d’Euros en amputant une grande partie de ce projet.
Non, ce projet ne ressemble en rien à celui qui nous a été vendu au départ comme étant le projet ambitieux et obligatoire pour assurer l'avenir du RC Lens. On nous a fait comprendre qu'on avait raté les deux dernières rénovations du stade Bollaert-Delelis, notamment celle avant la coupe du monde 1998. Mais force est de constater que nous allons une nouvelle fois la manquer. Jamais deux sans trois comme on dit.
Aujourd'hui, la sensation qui prédomine est celle d’un projet du nouveau Bollaert – Delelis plus traîné comme un boulet qu'autre chose. La direction du RC Lens et les politiques locaux et régionaux se sont engagés et, par conséquent, il faut bien faire quelques chose. Oui mais alors le minimum du minimum, juste histoire de dire : « On a fait quelque chose. » Voilà ce pensent une bonne partie des supporters à propos de ces responsables qui ont pris les décisions.
Mais le plus amusant ou pathétique dans cette histoire est que, lors des dernières rénovations et alors que des tribunes entières ont été démolies puis reconstruites, jamais le RC Lens n'a délocalisé ses rencontres. Alors que là, pour bien moins que ça, les responsables du club ont décidé de fermer le stade durant quasiment une saison.
Il y a quelques années, le Stade Bollaert - Delelis avait une capacité de 51 000 places et détenait le record d’affluence en France, avec 48 912 spectateurs (RC Lens-Marseille en février 1992). Avec ce projet, il n'en fera plus que 35 000. Il ne reste plus qu'à prier pour que la France n'organise plus jamais de championnat d'Europe ou de Coupe du Monde car, à ce rythme-là, encore deux évènements et ce stade pourtant magnifique finira par ressembler à un simple stade de quartier.
Morgan et Doms
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